Assemblée fédérale
Séance du mercredi 13 décembre 2023
23.214 Élection du Conseil fédéral
Intervention de M. Damien Cottier, président du groupe RL
Monsieur le Président du Conseil national,
Madame la Présidente du Conseil des États,
Mesdames et Messieurs les Conseillers nationaux et aux États,
Mesdames et Messieurs,
Il y a 3 mois, dans cette salle, nous avons célébré les 175 ans de notre première Constitution. Ce document fondateur de la Suisse moderne se trouvait au centre de cet hémicycle.
Notre pays doit beaucoup à ses institutions, largement fondées en 1848, qui lui ont permis d’intégrer avec succès toutes ses régions, ses langues, ses cultures.
Mais au-delà du texte de la Constitution, il y a l’esprit de nos institutions, symbolisé dans la fresque qui orne cette salle par l’ange sur un nuage qui veille sur le berceau du pays.
Cet esprit de nos institutions, c’est une attitude à l’égard de nos institutions, à l’égard du pays et des différentes sensibilités qui le composent. Il s’est traduit en particulier à travers deux principes :
Tout d’abord le principe de concordance qui veut qu’en Suisse, on recherche des solutions par-delà les frontières des partis politiques ou des idéologies – un principe qui inspire également la composition de notre gouvernement, depuis plus de 60 ans, dans une solution unique au monde qui rassemble les principaux partis sans pour autant former une coalition gouvernementale.
Mais il y a aussi la remarquable stabilité de nos institutions, qui évoluent mais ne connaissent que rarement des soubresauts et jamais de révolution. Cette stabilité politique, ensemble avec la sécurité juridique que nous connaissons, font de la Suisse un pays fiable et prévisible, reconnu au plan international.
Ces deux caractéristiques ont remarquablement servi la Suisse au cours des dernières décennies. Elles lui ont apporté prospérité, sécurité et qualité de vie.
Nous devons donc réfléchir à deux fois avant d’y toucher, surtout lorsqu’il n’y a pas de raison de le faire.
Pour le groupe libéral-radical, il est clair qu’aujourd’hui il n’y a pas lieu de modifier la formule de gouvernement, inventée en 1959, qu’on a surnommé la « formule magique ». Et oui il y a un peu de magie dans ce système qui fait tenir ensemble dans un gouvernement des partis concurrents pour qu’ils y trouvent ensemble les clés pour faire avancer le pays !
1. D’abord l’ordre des partis n’a pas été modifié lors des dernières élections, or le système prévoit que les 3 partis ayant la plus grande force électorale, en l’occurrence l’UDC, le PS et le PLR, envoient chacun deux représentants au gouvernement et que le 4e , le Centre, en envoie un. Quant au groupe des Verts il est passé à nouveau en dessous des 10% et dans ce contexte cela ne justifie pas, à nos yeux, de faire basculer le point d’équilibre du gouvernement vers le Centre-gauche. Cela irait même à l’encontre de la volonté populaire.
2. Même si un changement dans l’ordre des partis était intervenu, ce qui n’a pas été le cas, l’Assemblée fédérale a la pratique raisonnable d’attendre qu’un parti confirme son résultat avant de procéder à des changements.
3. Enfin l’Assemblée fédérale a l’usage de réélire les conseillers fédéraux qui se représentent. Or les conseillers fédéraux Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter font un excellent travail pour notre pays. Par ailleurs ils sont les seuls représentants de leur région respective, la Suisse italienne pour l’un, la Suisse orientale pour l’autre. Or l’art 175 al. 4 de la Constitution nous demande de veiller à ce que « Les diverses régions et les communautés linguistiques du pays (soient) équitablement représentées au Conseil fédéral ».
Dans un monde de crises, notre pays a besoin de stabilité. Il n’y a pas de raison de bouleverser aujourd’hui les équilibres qui ont si bien servi la Suisse.
Le groupe PLR réélira tous les conseillers fédéraux sortants et il vous invite à en faire de même.
Pour succéder au conseiller fédéral Alain Berset, il élira l’un des deux candidats officiels du groupe socialiste.
Nous vous invitons à en faire de même. Pour préserver la concordance et la stabilité qui ont si bien servi ce pays que tous, nous aimons tant !
