Ces derniers jours, Damien Cottier était en Ukraine pour collecter des informations sur les violations des droits de l’homme constatées durant les premiers mois de la guerre. Le conseiller national libéral-radical neuchâtelois préside à la fois la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme du Conseil de l’Europe et la petite délégation qui s’est rendue à Boutcha, Irpin et Kiev. Il a rencontré des représentants des autorités locales, de la justice et du parlement, ainsi que des ministres et la procureure générale. Il a répondu à nos questions peu avant de quitter la Pologne mercredi.
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ATS : Guerre en Ukraine - Damien Cottier a vu «suffisamment d’éléments» pour des crimes de guerre
Le conseiller national Damien Cottier (PLR/NE) a enquêté en Ukraine, pour le Conseil de l’Europe, sur les actions de l’armée russe. Damien Cottier s’est rendu en Ukraine dans le cadre de sa présidence de la commission des questions juridiques et des droits de l'homme du Conseil de l'Europe.
L’armée russe a commis des crimes de guerre en Ukraine, notamment à Boutcha, affirme le conseiller national Damien Cottier (PLR/NE), qui a enquêté sur place pour le Conseil de l’Europe. «Nous avons suffisamment d’éléments concordants».
«Même s’il faut être prudent et que les tribunaux devront trancher dans chaque cas […] nous pouvons probablement parler de crimes contre l’humanité», ajoute dans un entretien diffusé jeudi par ArcInfo et Le Nouvelliste. Damien Cottier, qui préside la commission des questions juridiques et des droits de l’homme du Conseil de l’Europe. Il s’est rendu à Boutcha, Irpin et Kiev avec une petite délégation de l’institution.
Exécutions dans les rues
À Boutcha, la délégation du Conseil de l’Europe s’est notamment entretenue avec des habitants. «Ils ont raconté des exécutions dans les rues, sans sommation, alors que les victimes se rendaient simplement au magasin ou chez un voisin», décrit Damien Cottier.
À Irpin, «c’était très différent, parce que la ville se trouvait sur la ligne de front». Le PLR neuchâtelois se dit frappé par l’ampleur des destructions. «Ça aurait pu être n’importe quelle ville de Suisse […] Les bâtiments étaient assez modernes et cossus».
Damien Cottier précise qu’il n’est pas un enquêteur, mais un parlementaire, accomplissant «un travail d’analyse sur les conséquences juridiques du conflit». Avec les autres membres de la délégation, ils étudient les questions juridiques relatives au crime d’agression et la possibilité de créer un tribunal international spécial pour juger ce crime.
«À l’agresseur de payer»
Ils se penchent également sur les poursuites pénales à mener. La justice ukrainienne, qui se charge de juger les crimes de guerre, a besoin de soutien dans la récolte de preuves, ajoute-t-il. «Elle reçoit des centaines de plaintes tous les jours et […] en a déjà enregistré plus de 20’000» au total.
La délégation du Conseil de l’Europe s’occupe encore des réparations, précise Damien Cottier. «Ce devrait être à l’agresseur de les payer». Une partie des «sommes importantes» d’argent russe gelées dans le monde «pourrait être affectée à la reconstruction de l’Ukraine». Un rapport doit être remis par la délégation au plus tard en avril 2024.
(C) ATS